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La vie d’Anne (1779– 1851).

La fondatrice de notre école : Anne-Marie JAVOUHEY

La merveilleuse histoire d’une grande missionnaire

L’enfance de Nanette:

C’est en Bourgogne, le 10 novembre 1779, dans la commune de Jallanges qu’est née une petite fille : Anne. Le lendemain de sa naissance, ses parents, Balthazar Javouhey et Claudine Parizo, tristes d’avoir perdu déjà trois enfants, s’empressèrent de porter la petite Anne à l’église de Seurre, afin d’y recevoir le baptême. Anne devint une fille de Dieu, le 11 novembre 1779.

L’ainé de la fratrie se nommait Etienne. Après Anne, naquirent deux autres garçons (Pierre et Jean-Baptiste), puis trois filles (Pierrette, Marie-Françoise et Claudine). Après quelques années, la famille quitta Jallanges pour revenir, dans leur commune d’origine : Chamblanc. Anne avait alors sept ans.

Anne surnommée « Nanette » devint le chef de file de cette joyeuse fratrie de sept enfants. De nature vive et gaie, très entreprenante, elle se fit rapidement remarquer pour son intelligence au-dessus de la moyenne.

L’engagement malgré les persécutions religieuses

Après une longue période de persécution des prêtres, Anne s’engagea personnellement pour soutenir l’Église. Elle protégea des prêtres en les aidant à se cacher des soldats de la Révolution française. Dans son grand dévouement, elle sentait grandir en elle le désir de réaliser dans sa vie quelque chose de beau et de grand.

A dix-sept ans, Anne refusa la demande en mariage d’un jeune homme car elle savait qu’elle désirait profondément être l’épouse du Seigneur. Son seul désir ardent étant de faire connaître et servir Dieu, elle n’hésita pas à faire battre le tambour municipal (son père était alors maire de Chamblanc) pour rassembler les enfants du village et des environs.

Elle commença à les instruire et à leur expliquer le catéchisme. Anne passionnait ses élèves qui ne voulaient plus la quitter. Elle organise même des premières communions en cachette, car cela était toujours interdit !

Poussée par le Seigneur lui-même qui faisait sans cesse grandir en elle son amour et le désir de sauver des âmes. Il lui révéla clairement qu’il l’appelait à la belle mission d’instruire les pauvres et d’élever les orphelins. Et c’est la Sainte Vierge qui lui fit connaître alors la volonté de Dieu.

Anne se dévoue au seigneur
Elle choisit le 11 novembre 1798 et fit connaître à Dieu la promesse solennelle de lui appartenir sans réserve, et de passer toute sa vie à s’occuper des enfants, des pauvres et des malades. Nanette venait juste d’avoir 19 ans.

Toujours accompagnée de ses trois sœurs, Pierrette, Marie-Françoise et Claudine, Anne s’engagea à partir en mission afin d’atteindre les terres les plus lointaines. Son père souffrit beaucoup de voir partir ses quatre filles.

Les prêtres qui guidaient Nanette, l’envoyèrent à Besançon pour y être formée à la vie religieuse. Au début de son séjour, Anne était très heureuse. Mais rapidement, tout changea.

Elle voyait que Dieu voulait d’elle quelque chose mais elle ne savait pas quoi. Elle supplia le Seigneur de lui faire connaître Sa volonté. Une voix intérieure la rassura alors, en lui disant que Dieu avait de grands projets pour elle.

Quelques jours après, elle eut à son réveil, une étonnante vision : elle crut voir autour d’elle des hommes et des enfants, les uns entièrement noirs, les autres de couleurs plus ou moins foncée… en même temps, une voix lui disait : « Ce sont les enfants que Dieu te donne. Je suis sainte Thérèse : je serai la protectrice de ton ordre. »

Anne était d’autant plus surprise qu’elle ignorait l’existence d’autres populations, sur d’autres continents. Anne choisit donc de quitter les Sœurs de la Charité de Besançon pour retourner à Chamblanc instruire et évangéliser les jeunes.

Elle revint donc au village à la grande surprise de son père, qui ne comprenait pas bien les projets de sa fille. Même si des désaccords subsistaient entre eux, papa Javouhey n’abandonna pas ses filles. Il leur fit même construire les bâtiments nécessaires pour que désormais ses quatre filles se donnent à l’apostolat. Ce fut leur tout premier institut. D’autres jeunes filles se joignirent à elles.

Fondation des sœurs Saint Joseph de Cluny
En 1804, le pape Pie VII s’arrêta à Chalon-sur-Saône après le sacre de l’empereur Napoléon 1er. Anne et ses trois sœurs le rencontrèrent. Il les encouragea et indiqua même à Anne que « Dieu ferait par elle beaucoup de choses pour sa gloire ». Anne alla alors trouver l’évêque d’Autun afin de lui faire part de ses projets.

Le Saint-Père lui proposa de s’installer à Chalon pour y préparer sa fondation. Ainsi naquit leur deuxième institut. Le 20 août 1806, la première chapelle y fut inaugurée et placée sous le patronage de St-Joseph.

Pour sa fondation, Anne Javouhey obtint l’autorisation de l’Etat. L’empereur signe le décret le 12 décembre 1806. Le 12 mai 1807, neuf jeunes filles ont émis leurs vœux de religion devant l’évêque d’Autun, dans l’église Saint-Pierre de Chalon. On prépara dans la joie la cérémonie qui allait consacrer officiellement l’existence de la Congrégation.

La fondatrice n’avait pas eu à chercher le costume qui serait celui des nouvelles religieuses car c’est la Sainte-Vierge elle-même qui lui était apparue vêtue d’une robe bleue, guimpe blanche, et voile noir.

Nanette put désormais signer ses lettres à ses parents du nom de Sœur Anne-Marie, ajoutant ainsi à son nom de baptême celui de Notre-Dame qu’elle voulait pour mère particulière de la famille. « Nous voilà religieuses ! » écrivit Sœur Anne-Marie qui désormais put donner libre cours à son dynamisme. Tout naturellement, Anne fut élue Supérieure Générale par les religieuses et devint alors Mère Anne-Marie Javouhey.

Une mission : soigner et éduquer
Elle obtint la jouissance du grand Séminaire d’Autun, devenu bien national. Elle y accueillit des fillettes qu’elle éduqua et forma au travail manuel. Les blessés de la guerre d’Espagne affluant, les sœurs se transformèrent en infirmières à leur chevet.

Au bout de trois ans, il fallut chercher une autre maison. Balthazar Javouhey acheta pour ses filles l’ancien couvent des Récollets à Cluny. Le nom de Cluny, lié à celui des Sœurs de Saint Joseph, fut bientôt connu dans les cinq continents.

Sœur Anne-Marie Javouhey ouvrit rapidement des écoles pour les plus pauvres. Depuis toujours elle voulait que les enfants dont les parents n’étaient pas riches accèdent à l’instruction ; ce qui ne se faisaient pas à l’époque. Inspirée de courants pédagogiques venant d’Angleterre, elle a lancé de nouvelles méthodes d’enseignement qui lui valurent de beaux succès. Il s’agissait de rendre les élèves actifs et responsables, de confier aux plus grands des éléments à enseigner aux plus petits.

La Congrégation des sœurs de St-Joseph de Cluny commençait à être de plus en plus connue. Et c’est à Paris que l’intendant d’une des colonies, l’île Bourbon (aujourd’hui appelé l’ile de la Réunion) fit appel à Mère Anne-Marie Javouhey.

Ses inquiétudes étaient grandes quant à la paix sociale sur cette île. Il pensait que seule une éducation chrétienne pouvait apporter le remède à une situation de haine et de discordes entre les hommes. Les hommes noirs, blancs et mulâtres se détestaient.

La Mère eut soudain l’explication de cette vision d’autrefois, où des hommes et des enfants de plusieurs couleurs l’entouraient en l’appelant « ma chère Mère ». Pleine de reconnaissance pour le Seigneur, Nanette accepta aussitôt le projet.

Les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny missionnaires
A partir de 1817, Mère Javouhey envoya ses « filles » aux quatre coins du monde, malgré les vicissitudes de l’histoire et les dangers que représentaient ces longs voyages lointains. Elle alla sur le continent africain ainsi que dans les îles des Caraïbes.

Elle partit avec le projet d’éduquer les jeunes, pour qu’ils puissent par la suite en autonomie travailler et gagner leur vie. Bien sûr, elle évangélisa car elle avait au plus profond d’elle la conviction que c’était par l’évangélisation que tout être grandit et se construit.

Le combat contre l’esclavage
Elle découvrit l’horreur de l’esclavage et n’a cessé de se battre pour la liberté. Sur une proposition du ministre de la marine et des colonies, elle rejoignit la Guyane. Il lui demanda de préparer à la liberté et à la citoyenneté les esclaves de Cayenne.

Elle créa un village, Mana, où elle racheta des esclaves. Elle les voulait libres afin de leur apprendre à lire et écrire, leur faire construire leurs maisons, leur donner la terre sur laquelle ils travailleraient et y fonderaient une famille.

Elle rencontra alors l’hostilité des colons et de l’Église locale contre lesquels elle se battit, pour faire accepter ses idées. Elle rentra en France le 15 juillet 1851, quelques jours avant sa mort. Elle fut proclamée bienheureuse le 15 octobre 1950.

Aujourd’hui, sa congrégation est présente partout dans le monde avec plus de 220 maisons et 3000 sœurs. « A l’exemple d’Anne-Marie nous sommes toujours en recherche de la volonté de Dieu à travers les événements et les situations que nous rencontrons dans le monde :

- Toujours en recherche du désir de Dieu, de ses appels, de sa volonté.

- Toujours en éveil pour discerner les cris des plus pauvres :

- aller vers eux - « être avec », les rejoindre chez eux

– les libérer et les accompagner.

C’est cela notre charisme. »

Pour son courage, son dévouement et son action, Pie XI lui a décerné le titre de première femme missionnaire. Mais sous cette appellation se cache une réalité plus profonde : à la lumière de l’Evangile et sous l’emprise de l’Esprit, Mère Javouhey a compris que Dieu aime tous les hommes, sans distinction de race, de culture, de religion et de condition sociale ; que leur dignité doit être reconnue, leurs droits défendus. D’instinct, elle allait vers les plus démunis, sans pour autant délaisser les autres : c’était sa conviction profonde. Ce fut sa règle de conduite à l’égard de tous ceux que les événements plaçaient sur sa route.

Anne Marie Javouhey en quelques dates
• 1779 - 10 novembre, naissance d’Anne Marie Javouhey à JALLANGES (département de Côte d’Or, Région Bourgogne, France) 11 novembre, Baptême à l’Eglise de SEURRE

• 1798 – 11 novembre, elle se consacre à Dieu, à CHAMBLANC, au cours d’une messe clandestine (la révolution a supprimé toutes les communautés religieuses)

• 1800 – Septembre-novembre, essai à Besançon, chez les sœurs de la charité que Jeanne- Antide THOURET ; elle y reçoit « l’appel missionnaire ».

• 1805 – 14 août, arrivée à CHALON (Saône et Loire) pour y faire, avec ses sœurs, la classe aux enfants pauvres ; rencontre avec le Pape Pie VII qui les bénit et les encourage.

• 1806 – 20 août, bénédiction de l’Oratoire sous le patronage de Saint Joseph ; la petite société en reçoit le nom. 12 décembre, approbation légale de l’Association religieuse de Saint Joseph.

• 1807 – 12 mai, fondation de la Congrégation par la prise d’habit et la Profession, à Chalon, des 4 sœurs JAVOUHEY et de cinq autres jeunes filles.

• 1812 – 29 mai, acquisition de la maison de CLUNY ; la Congrégation prend le nom de SAINT JOSEPH DE CLUNY.

• 1816 – Devant le succès de l’école ouverte à PARIS, le ministre des Colonies demande des sœurs pour aller outre-mer ; la vocation missionnaire de la Congrégation se précise.

• 1817 – Premier départ de sœurs pour l’ile Bourbon ((Ile de la réunion)

• 1819 – Départ de sœurs pour le Sénégal

• 1822 – Départ de sœurs pour la Guyane et la Guadeloupe. 1er février, la fondatrice part elle-même pour le Sénégal, puis la Gambie et la Sierra Léone. Des sœurs sont envoyées en Martinique en 1824, à Saint Pierre-et-Miquelon en 1826, à Pondichéry en 1827.

• 1828 – Départ d’Anne Marie Javouhey pour son premier séjour à Mana (Guyane) jusqu’en 1833.

• 1835 – 26 décembre, deuxième départ de la Mère Javouhey pour Mana, où le gouvernement lui confie la préparation de 500 esclaves à la liberté.

• 1836 – Des sœurs sont envoyées à la Trinidad

• 1840 – 19 septembre, ordination des 3 premiers prêtres Sénégalais, formés par les soins de la fondatrice dans le petit séminaire ouvert par elle en 1825 à BAILLEUL (Oise), puis transféré à Limoux (Aude).

• 1843 – Départ des premières sœurs en Océanie (Marquises, Tahiti) Aout, retour de la fondatrice en France.

• 1845 –Septembre, départ de sœurs vers Sainte Marie de Madagascar et Mayotte.

• 1849 – Octobre, acquisition de la Maison Mère, au Faubourg Saint Jacques à PARIS et autorisation de l’Archevêque d’y établir le second noviciat.

• 1851 – 15 juillet, mort d’Anne Marie Javouhey à PARIS. Elle laisse 1200 sœurs réparties en 140 communautés dans les 5 parties du monde.

• 1950 – 15 octobre, béatification d’Anne Marie Javouhey par le Pape Pie XII Chronologie extraite des Constitutions des Sœurs de saint Joseph de Cluny.

 


 


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